NOUVELOBS.COM 27.03.2008 16:41
L'ancien maire UMP d'Asnières a été entendu comme témoin dans trois affaires différentes, par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE). Il dément avoir été convoqué, comme l'avait annoncé Le Parisien.
Manuel Aeschlimann (Sipa)
L'ancien maire UMP d'Asnières (Hauts-de-Seine), Manuel Aeschlimann, a été entendu la semaine dernière par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) dans trois affaires différentes, a-t-il indiqué jeudi 27 mars 2008 à l'AFP, confirmant une information du Parisien.
Manuel Aeschlimann, député des Hauts-de-Seine et proche de Nicolas Sarkozy, a été entendu jeudi dernier, quatre jours après sa défaite aux municipales où il se présentait comme maire sortant.
"J'y suis allé en accord avec la BRDE, car j'ai souhaité être entendu en tant que témoin sur les différentes affaires en cours", a déclaré Manuel Aeschlimann à l'AFP, n'estimant pas avoir été "convoqué" comme l'annonce Le Parisien.
Favoritisme présumé
Le parquet de Nanterre, à l'origine des enquêtes préliminaires, n'a pu être joint jeudi matin.
Le député a notamment été entendu sur une affaire de supposées listes électorales triées par origine ethnique pour laquelle une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nanterre en 2006.
Lors de la révélation de l'affaire en mai 2007, le PS local avait dénoncé l'envoi par la mairie de tracts ou communiqués aux électeurs rédigés notamment en fonction de leur origine.
Manuel Aeschlimann a aussi été entendu dans une affaire de favoritisme présumé portant sur la gestion déléguée de la restauration dans les écoles publiques de la ville. Dans ce dossier, qui fait également l'objet d'une enquête préliminaire, le directeur général des services de la mairie, Bernard Loth, avait été placé pendant 36 heures en garde à vue en novembre dernier.
Enfin, d'après Le Parisien, le député a été interrogé sur "l'utilisation inappropriée de fonds parlementaires à des fins privées".
Interrogé sur ce point, Manuel Aeschlimann évoqué des "questions" sur "ses assistants parlementaires, sur leurs missions, mais il n'y avait pas de notification d'enquête particulière".
Selon l'ancien maire, les auditions ont été "utiles" et lui ont "permis d'apporter les éclairages nécessaires et les réponses aux questions légitimes de la police sur des délations calomnieuses de" ses "opposants".
Rapport de la chambre régionale des comptes
Le nouveau maire PS d'Asnières, Sébastien Pietrasanta, a par ailleurs déploré l'envoi par la mairie la semaine dernière, alors qu'il avait remporté l'élection mais n'était pas encore élu par le conseil municipal, "de plus de 25.000 exemplaires" d'un rapport de la chambre régionale des comptes assortis d'une "analyse personnelle" de Manuel Aeschlimann évoquant une "situation financière saine et innovante".
Le rapport en question, sévère pour la gestion de la ville, avait été réclamé à cor et à cris par l'opposition, mais l'ancien maire s'était retranché derrière une disposition légale pour ne pas le diffuser ces derniers mois.
"Cet envoi a coûté près de 40.000 euros", a déploré le nouveau maire, élu samedi par le conseil municipal.
"J'aurais aimé que M. Pietrasanta soit autant indigné quand mes opposants ont fait circuler le rapport durant la campagne municipale", a répondu Manuel Aeschlimann. (Avec AFP)